Section 5. Potentiel d'utilisation (Bancs d'essai)

Section 5.1. AIS AtoN réelles

Certaines unités AIS AtoN réelles peuvent être reliées aux équipements sur la bouée (lanterne, batterie, RACON, etc.) et fournir des informations sur leur statut.

Un des principaux intérêts de l’AIS AtoN réelle est la diffusion de la position de l’aide flottante en temps réel. En fonction de la longueur de chaîne utilisée pour l’ancrer, de l’importance de la marée et des niveaux d’eau, une aide flottante peut se déplacer sur plusieurs dizaines de mètres par rapport à sa position cartographiée, et laisser supposer aux navigateurs qu’elle se retrouve hors position. Cependant, et tel qu’illustré par le cercle noir sur la figure 5-2 ci-dessous, la position assignée à une aide flottante peut inclure une grande superficie. L’aide est considérée dans son rayon de tolérance assigné aussi longtemps qu’elle demeure à une certaine distance de sa position cartographiée. Si ce seuil est franchi pour une certaine période de temps, l’AIS AtoN réelle diffusera un message « Hors Position » (voir la figure 5-3). Le message « Hors Position » cessera si l’aide réintègre le cercle de déplacement assigné.

La fonction « Hors Position » s’avère autant utile pour les navigateurs que pour les autorités responsables, car ces dernières ont accès à cette information à distance, ce qui permet de prendre les mesures appropriées.

Une AIS AtoN réelle peut être utilisée pour diffuser une ou plusieurs AIS AtoN virtuelles ou synthétiques prédites.

Section 5.2. AIS AtoN virtuelles et synthétiques

Les AIS AtoN virtuelles et synthétiques peuvent être déployées rapidement et la précision de leurs positions permet de les utiliser dans différentes situations pour le bénéfice des navigateurs.

La Garde côtière canadienne n’effectue présentement aucun essai avec des AIS AtoN synthétiques surveillées. Par contre, des essais avec des AIS AtoN synthétiques prédites sont présentement réalisés à travers le Canada. Celles-ci sont diffusées sur des aides fixes et contribuent à faciliter leur repérage, même dans des situations où l’écran radar est encombré.

Section 5.2.1. Points de référence - AtoN virtuelles et synthétiques prédites

Les AIS AtoN virtuelles et synthétiques prédites peuvent aider à valider la précision des équipements de navigation, et particulièrement dans des situations où un décalage est observé entre l’écho radar et la position du symbole de l’AIS AtoN (voir section 4.4 sur le procédé de validation). À cette fin, un schéma en forme de losange a été élaboré avec des aides virtuelles et synthétiques prédites (voir la figure 5-5). Ce schéma contient les informations suivantes pour aider à valider les positions diffusées :

  • nom de l’AIS AtoN;
  • les coordonnées géographiques; et
  • l’azimut et la distance entre chaque point.

Le schéma des quatre points de référence est orienté vers le nord géographique.

Un premier banc d’essai a été réalisé avec ce schéma à l’entrée du port d’Halifax en Nouvelle-Écosse. La forme de losange s’affiche aussi bien sur les SEVCM que les radars, et les instruments à bord permettent de vérifier si les informations présentées sont identiques à celles inscrites dans le schéma.

Ce banc d’essai a permis de constater que la seule utilisation d’AIS AtoN virtuelles ne permettait pas de détecter une erreur de positionnement du radar, car aucun écho n’est réfléchi par les V-AtoN (voir la figure 5-8).

Pour pallier cette lacune, le schéma des points de référence a été modifié pour y inclure une AIS AtoN synthétique prédite diffusée sur une aide fixe qui réfléchira le signal radar (voir la figure 5-9).

De concert avec les pilotes, il a été convenu de diffuser les schémas des points de référence à proximité des stations d’embarquement des pilotes pour en optimiser rapidement leur utilisation.

Section 5.2.2. Identification des marques radars

Les AIS AtoN virtuelles peuvent aussi faciliter le repérage des marques radars utilisées par les navigateurs, mais qui ne sont pas considérées comme des aides à la navigation. Un banc d’essai a été initié sur le fleuve Saint-Laurent à Sainte-Croix où une AIS AtoN virtuelle est diffusée sur une tour cellulaire (voir la figure 5-10). Étant donné que la tour est éloignée du rivage, les échos radars des objets environnants rendent son repérage difficile. Le symbole de l’AIS AtoN virtuelle affiché sur la tour permet de détecter rapidement l’endroit ciblé. D’autres exemples similaires sont testés à travers le Canada.

La figure 5-11 ci-dessous illustre le banc d’essai qui se déroule dans le port d’Halifax au quai de l’Institut Océanographique de Bedford. L’aide fixe située à l’extrémité du quai constitue une bonne marque radar. Le symbole de l’AIS AtoN synthétique « OCEANO WHARF » facilite le repérage de l’aide, particulièrement sur l’image radar où l’écho diffus du quai empêche de bien distinguer celui de l’aide fixe.

Au lac Saint-Louis (Voie maritime du Saint-Laurent, figure 5-12), les AIS AtoN synthétiques sont diffusées sur les alignements antérieur et postérieur situés dans le secteur de Kahnawake. La figure 5-13 illustre le bénéfice d’utiliser les AIS AtoN synthétiques prédites pour aider à localiser les aides fixes sur le radar. L’image a été prise en décembre 2017, alors que le couvert de glace avait commencé à se former. Les symboles des AIS AtoN aident à repérer rapidement la position des aides fixes sur l’écran radar qui est encombré par les échos des glaces.

Un banc d’essai similaire a été mis en place sur des alignements dans la rivière Fraser en Colombie-Britannique et les pilotes ont observé la valeur ajoutée jouée par les AIS AtoN synthétiques prédites relativement à la détection de l’erreur gyro et la validation de la route sur le fond (figure 5-14).

La figure 5-15 illustre encore une fois le rehaussement du repérage des alignements sur le radar grâce aux symboles des AIS AtoN.

Section 5.2.3. Protection des baleines - Identification de secteurs dynamiques

Des AIS AtoN virtuelles ont aussi été mises à profit dans le golfe du Saint-Laurent comme mesure complémentaire pour limiter les risques de collision entre les navires en transit et les baleines noires de l’Atlantique Nord. Des AIS AtoN virtuelles ont été positionnées aux quatre coins des secteurs dynamiques de réduction de vitesse. Les AIS AtoN virtuelles étaient diffusées seulement lorsque la réduction de vitesse était en vigueur dans un ou plusieurs secteurs. En cliquant sur un des symboles, un message indiquant le secteur et la vitesse à respecter était affiché (voir la figure 5-17).

Cette application a permis d’interagir rapidement avec les navigateurs et de les aviser du statut du secteur dans lequel ils transitaient.

Section 5.3. Conclusion

Les différents bancs d’essai réalisés ont permis de valider la fiabilité de la position du signal AIS AtoN diffusé. De plus, les AIS AtoN ont facilité la détection d’erreurs potentielles sur les équipements à bord des navires en comparant les informations affichées entre les systèmes (PPU, SEVCM, radar). Un autre bénéfice appréciable est qu’il facilite le repérage de l’écho radar dans n’importe quelles conditions météorologiques et de trafic.

Ces observations préliminaires permettent de proposer une introduction graduelle des AIS AtoN dans le service des aides à la navigation. Toutefois, l’exercice de validation sur différents équipements à bord des navires demeure essentiel pour se familiariser avec cette nouvelle technologie et y avoir confiance.


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